ce 22 [January 1738]
Je vous adresse mon cher amy ce paquet pour notre prince, qui ne sera jamais mon prince s'il ne vous fait du bien mais je suis très persuadé qu'il vous récompensera d'une manière éclatante.
S'il n'avoit pas ce dessein il vous payeroit régulièrement des apointements chétifs qui le dispenseroient de toutte reconaissance. Vivez seulement, et comptez que vous êtes très heureux qu'il ne vous donne rien. Cette lettre et le paquet cy joint ne vous arriveront que dans sept ou huit jours. Je vous l'adresse par un valet de chambre qui va à Paris. On fait venir la berline que je comptais qui vous amèneroit avec mes nièces. Mais nous ne manquerons pas de voitures. Il sera plus aisé d'avoir des berlines que le consentement de mr et de madame de la Popliniere.
Qu'es ce qu'une métromanie du maniaque Pirron? On dit que L'avanture de ce Maillart déguisé en la Vigne en fait le nœud. J'ay peur que cela ne soit point plaisant. Adieu mon cher amy, portez vous bien, écrivez moy quelquefois. Je n'ay pas le temps d’écrire à Berger parce qu'on part dans la minute. Je vous prie de luy faire mes excuses, et de l'assurer de ma tendre amitié.
V.