ce 30 [July 1737]
J'ay été un peu malade mon cher abbé, sans cela je vous aurois écrit par votre courier fantassin, qui m'a aporté le tout assez en bon ordre.
Mais il est arrivé depuis bien du malheur à nos baromètres et à nos termomètres. Je ne veux pas abuser de votre patience pour en demander d'autres pour le présent, mais en donnant une Henriade à l'abbé Nolet, vous pourez fort bien Luy en demander un plus grand termomètre selon les principes de mr de Reaumur. Le plus grand que j'avois s’étant trouvé encor trop petit à pété dans l'opération.
Je vous réitère mes petites demandes de ma dernière lettre. Voicy le temps des réponses de mr Grosse, et de celle de mr de La Rue.
Si notre chimiste aumônier tarde à partir, ne tardez pas je vous en prie à m'envoyer de L'argent par la voye du carosse, et au lieu de deux cent cinquante louis, envoyez en hardiment trois cent, avec les livres, et les petites bagatelles que j'ay demandées.
Vous me direz ce qu'il faut faire sur le certificat de vie, et sur ce qui est nécessaire pour recevoir mes rentes viagères dont vous avez les contracts et ma pension dont mr Tanevot a L'ordonance.
Je compte qu'on a écrit à mr le prince de Guise suivant le modèle de lettre que j'avois envoyé, et si on n'a pas encor écrit je prie instament qu'on n'y manque point.
On a donné un écu de trois livres de gratification au porteur des termomètres, et trois livres encor sur son payement. Combien luy donnez vous par jour?
Adieu, on ne peut ny vous fatiguer ny vous aimer plus que je fais. N'oublions pas l'affaire de Bouillé Menard.
Autres questions.
Que dit la perruche? car il faut qu'on la répète.
Le porteur des termomètres a remporté la boete d'un petit que mr l'abbé Nolet remplira d'un termomètre nouvau à la place de celuy qui est cassé.
Vale et me ama.
V.