1736-11-10, de Voltaire [François Marie Arouet] à Bonaventure Moussinot.

Le dernier article de ma dernière lettre était 9..

x. mr Berger viendra chez vous mon cher abbé. Vous aurez la bonté de luy donner la petite pendule d'or moulu, qui vient de chez D'Ausserre. Je songe toujours aux tapisseries de la Henriade. Chevalier ne pouroit il pas en venir exécuter les desseins à Cirey? En sait il assez pour cela?

Oudry est bien cher. Mais en faisant faire deux tentures ne pouroit on pas avoir meilleur marché?

Si mr de Richelieu me paye, il faudra mettre là mon argent. Le visage de Henri quatre, et de Gabrielle d'Etree en tapisserie, ne réussiront pas mal. Les bons Français voudront avoir de ces tapisseries là, surtout, si les bons Français sont riches. Je pourois même en faire 3 tentures.

Je croi qu’à présent nous n'avons guères de nippes et guères d'argent, mais le st temps de noel, nous donnera j'espère, quelque consolation.

J'attends de vos nouvelles. Si on venoit vous aporter une lettre pour mr de Lafosse, ne faites pas semblant de me conaître, ny que ce mr Lafosse soit connu de moy, et envoyez la lettre dans votre paquet à Cirey. Adieu mon très cher abbé.