1736-02-20, de André Timothée d'Éon de Tissé à Jean Frédéric Phélypeaux, comte de Maurepas.

Monsieur le comte,

Il est de mon devoir de vous envoyer plutôt une exacte copie de [la] lettre ci-jointe du respectable curé de st Sulpice contenant ses sentiments sur la tragédie d'Alzire de m. de Voltaire, que de vous en faire un extrait qui affaiblirait infiniment la force de ses raisons chrétiennes; quant à moi, comme homme de lettres & censeur royal [la] seule analyse que je puisse vous en faire d'acte par acte est de vous [? dire] que: Dans le premier acte Alzire est fille,

[Dan]s le second femme,

Dans le 3e Putain,

Dans le 4e cause le meurtre de son mari,

Dans le 5e épouse l'assassin de son mari, de son consentement même & avec l'applaudissement de tout le monde.

Ce n'est point une tragédie
Que la pièce tant applaudie,
Sous ce titre Aroüet la donne improprement,
C'est du mari jaloux, cocu, battu, content
Une assez bonne comédie.

J'ai l'honneur d’être avec respect

Monsieur le comte

Votre très humble &a