Paris, 1er septembre 1735, rue Saint-Etienne-des-Grez
Je viens de lire une tragédie intitulée: la Mort de César, par Voltaire, et qui a été représentée depuis peu, au collège d'Harcourt, imprimée à Amsterdam.
C'est l'ouvrage le plus séditieux, le plus opposé au gouvernement monarchique, et qui autorise tous les sujets à assassiner les rois et les princes souverains. Votre zèle pour l'autorité suprême du Roi souffrira-t-il qu'on répande dans le public, qu'on inculque des sentiments si barbares dans la jeunesse et parmi les cœurs français? Rien n'est plus contagieux ni plus pernicieux. Faites brûler cet ouvrage de ténèbres propre à former des Jacques Clément et des Ravaillac. Vous vous procurerez une gloire immortelle, et en protégeant celui qui s'est consacré à l'empire et à la religion de nos pères.