1733-10-15, de Voltaire [François Marie Arouet] à Jacques François Paul Aldonce de Sade.

Voilà une fort mauvaise copie d'Adélaide mais je n'en ai pas d'autre.
Vous n'aurez pas besoin de mes vers pour vous amuser en chemin. Votre imagination et votre compagne de voyage vous mèneraient au bout du monde. Cependant prenez toujours ce chiffon de tragédie pour les quarts d'heure où vous voudrez lire des choses inutiles. Si vous voulez en procurer une lecture au petit gnome, correspondant des savants, vous êtes le maître. Quand vous serez arrivé à Toulouze, voyez je vous en prie mon ami d'Agueberr, conseiller au parlement. Je le crois au fond digne de vous quoiqu'il n'ait pas de brillant. Vous lui ferez lire cette pièce, mais point de copie. Adieu, bon voyage, mille respects, tendre amitié.

Voltaire