[25 mars 1733]
Mon cher amy, si Jore croit que le retardement de l'impression, luy porteroit préjudice qu'il imprime donc, mais qu'il songe que s'il en paroissoit un seul exemplaire avant l'édition de Londres, Tiriot à qui je veux faire plaisir n'auroit que des sujets de se plaindre et le bienfait deviendroit une injure.
La honte m'en demeureroit toutte entière, et je ne m'en consolerois jamais.
Je viens de faire des additions au temple du goust, avec une petite dissertation qu'on imprime icy pour la seconde édition, et enverray demain à Jore le tout, afin qu'il se hâte de l'imprimer. Ayez donc la bonté de luy dire qu'il mette troisième éditionà la tête de ce petit livre. S'il n'en a pas tiré une trop grande quantité il en trouvera le débit promtement surtout dans les provinces.
J'aimerois mieux
Je voudrois mériter vos vers aimables, et si vous avez la bonté d'en orner la troisième édition, sublimi feriam sidera vertice. Vale et ama.