1732-05-02, de Voltaire [François Marie Arouet] à Jean Baptiste Nicolas Formont.

Vous m'avez écrit une lettre charmante; je l'ai perdue pour m'en être vanté.
Madame Dudeffant me l'a volée; elle a raison de penser que tout ce qui est aimable et plein d'esprit est fait pour elle: enfin, mon cher Formont, je vous renvoie Eriphile par Jore qui va l'imprimer. Soyez, je vous en prie, avec monsieur de Cideville, deux examinateurs sévères de l'auteur et de l'imprimeur. Je vous enverrai incessamment une épître à monsieur le comie de Clermont que je ne ferai imprimer non plus qu'avec votre attache. La pièce d'Eriphile est un peu trop dans le goût grec, mais vous trouverez, je crois, l’épître dans le goût français. Je n'ai pas un moment à moi. Adieu. Si vous avez quelque ordres à donner dans ce pays-ci, ne m'oubliez pas.