à la Haye 8 octobre [1722]
Vous avez dû recevoir deux lettres de moy et voici la troisième depuis 8 jours.
Je viens de recevoir le poème de Racine et votre lettre du quatre octobre. Je ne croi pas que je fasse ici rien imprimer que mon poème. Je reviendrai incessamment à Paris avec les souscriptions. Je vous ai parlé d'un cheval de vingt pistoles. Si vous avez besoin d'argent prenez dix pistoles pour vous et gardez m'en dix pour moy à mon retour. Mandez moy si vous entendez encor parles de la lettre au cardinal Dubois et ce que l'on dit de moy. Assurez je vous prie mademoiselle le Couvreur de mon estime et de mon amitié. Ne dittes de mes vers à personne. Envoiez à la présidente cette lettre que vous cacheterez et dont vous mettrez le dessus. Je vous écris très peu de choses parceque j'ai baucoup à vous dire. J'ai une extrême impatience de vous entretenir.
Ce qui m'importe actuellement d'avantage c'est de savoir précisément où est l'homme en question. Remerciez toujours Gaudin bien tendrement de ma part; il doit compter sur ma reconnoissance pour jamais. Nous parlerons à mon retour de Roussau et des ministres réformez. Je commence à détester vos protecteurs autant que je les aimois par l'espérance où j’étois qu'il vous feroient du bien.
Ecrivez moy à Bruxelles chez madame de Rupelmonde.