1777-11-11, de Voltaire [François Marie Arouet] à Jean de Vaines.

Je suis fâché, Monsieur, de n'être point instruit de vôtre destinée.
Vous savez combien j'ai été affligé de ne vous pas voir dans la liste des conservés. Pour moi, je vous conserve ma véritable et inutile amitié. Vous jouïssez du moins du contre seing jusqu'au 1er janvier. J'en profite pour vous envoier deux éxemplaires d'un ouvrage qui n'est que très peu de chose, mais avec lequel on peut aisément gagner cent Louis d'or. Si vous connaissez quelque jeune jurisconsulte un peu nécessiteux et un peu éloquent à qui vous vous intéressiez, vous pourez lui donner un exemplaire de ce programme.

A l'égard de l'autre exemplaire, je crois que vous avez des affaires trop importantes pour qu'il vous reste le temps de le lire. Je n'ose vous en prier. Je suis plus occupé de vôtre situation que de tous les ouvrages du temps.

Conservez moi vos bontés, quelque chose qui arrive.

V.