1777-11-03, de Voltaire [François Marie Arouet] à Conseil de régence de Montbéliard.

Messieurs,

Vôtre Lettre du 23e 8bre m'a envérité rendu la vie, dumoins pour quelque temps.
Je ne m'étais jamais trouvé dans une situation plus cruelle; et vous savez bien que je n'y étais que pour vous avoir fait plaisir. Vous me promettez de me tirer de cet état affreux avant la fin de cette année. La consolation que vous me donnez m'est d'autant plus chère qu'elle est conforme aux intentions de Monseigneur le Duc De Virtemberg. Je vous fais les remerciements les plus sincères. Je regarde la justice que vous me rendez, comme si elle était la plus grande des grâces, et comme un secours que vous donnez à un homme mourant. J'attendrai sans aucune crainte le moment où vous pourez éxécuter ce que vous me promettez. J'en remercierai aussi son Altesse Sérénissime. Je serais perdu si j'avais eu une fausse espérance; mais je suis dans une certitude entière, et il n'est pas moins certain que j'ai l'honneur d'être avec toute la sensibilité possible

Messieurs

Vôtre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire