1777-07-02, de Voltaire [François Marie Arouet] à Marie Jean Antoine Nicolas de Caritat, marquis de Condorcet.

Il n'y a pas un mot à répondre à ce qu'un vrai philosophe m'a écrit le 20 juin.
Je l'en remercie très sincèrement. On voit toujours mal les choses quand on les voit de trop loin. Je ne savais pas l'avanture de la divinité du Verbe, et celle du droit d'aubaine, celà est curieux. Il ne faut jamais rougir d'aller à l'école, eût-on l'âge de Matussalem.

Je suis bien fâché que vous ne vouliez pas être des nôtres cette fois cy. Vous nous êtes bien nécessaire. On dit que le philosophe de l'académie française se console, qu'il se porte bien, qu'il ne va point en Prusse. Je lui en fais mon compliment, et je vous renouvelle ma sincère reconnaissance de ce que vous m'avez écrit le 20 juin.