1er de 1777, à Ferney
Le vieux malade de Ferney, Monsieur, est bien sensible à vos bontés, et bien consolé par elles.
Made Denis partage mon état et mes sentiments. Elle a été très longtems fort malade, et sa convalescence même n'est qu'une longue maladie. Pour moi je n'aspire pas même à la convalescence. Je suis tel que vous m'avez vu, ne sortant guères de mon lit, et n'espérant plus rien. Si je pouvais avoir encor quelque passion ce serait celle de venir vous faire ma cour à Fantaisie. Cette belle demeure est actuellement bien ornée. Je me mets aux pieds de celle qui en fait tous les agréments. Mon malheur est de ne pouvoir la saluer que de loin. Je vous souhaitte dans ce charmant séjour de longues années; elles seront heureuses pour tous ceux qui vivront auprès de vous. Je suis dans un état à ne plus faire que des souhaits, mais quand ils sont pour vous ils sont bien sincères.
Agréez, Monsieur, mon tendre respect.
V.