6e Mars 1776
Mon illustre ami, vous voiez que les monstres noirs mordent hardiment le sein qui les a réchaufés.
Nôtre Rosny a contribué à les rétablir, et ils veulent le perdre, celà est dans l'ordre. Ils viennent de faire brûler par leur boureau le livre le plus sage et le plus patriotique que j'aie jamais lus, sur les Corvées, sur toutes les opressions que le peuple souffre, et que nôtre grand homme veut détruire. Ils pensent brûler sa barbe en brûlant cet ouvrage. Il faut espérer qu'ils en feront tant qu'ils obligeront la main qui les a tirés de l'abîme, à les y laisser retomber.
En attendant, il n'y a sorte d'horreurs que la secte des convulsionaires ne prépare. Il faut que Pankouke ait perdu le sens commun, s'il ne renvoie pas sur le champ L'infâme édition qui va le perdre. Je conçois encor moins le silence de sa sœur. Il y a dans tout celà un esprit de vertige. Je suis très instruit, et je leur prédis malheur. Je soufre de leurs peines et des miennes.
Envoiez moi, je vous prie par Mr De Vaines, la feuille que vous savez.