1776-03-15, de Voltaire [François Marie Arouet] à Joseph Vasselier.

Vous savez peutêtre, mon cher ami, que le parlement aiant dans ses remontrances traitté l'abolition des corvées, d'attentat contre les droits de la noblesse, le Roi lui a répondu qu'il avait l'honneur d'être gentilhomme, et qu'il paiait luimême dans se domaines pour l'abolition de ces corvées, qui étaient un attentat contre la nature.
Ce même parlement aiant fait brûler par son boureau au pied de l'escalier qui lui reste, l'excellent écrit de Mr De Boncerf contre la tirannie féodale, le jeune Titus a déclaré à Messieurs qu'il ne souffrirait pas qu'on vexât ainsi ses plus fidèles sujets. Il a deffendu à Messieurs de dénoncer des écrits quels qu'ils fussent. Il leur a signifié que cette dénonciation ne devait jamais être faitte que par le procureur général après en avoir demandé la permission à S: M: elle même.

Je vous prie, mon cher ami, de vouloir bien faire rendre ce paquet avec sûreté à Mr Scherer, et je recommande à vos bontés les autres incluses, et une petite boëte pr Bourg.