à Ferney 27 Xbre 1775
Mon cher ami, vous ne m'avez point accusé la réception de deux paquets de graine pour s. m. Vous ne m'avez rien écrit au sujet des impertinences de la gazette du Bas-Rhin.
Je vous ai mandé que j'avais instruit s. m. de cette affaire. Je dois vous dire de plus que l'avocat célébre qui avait écrit en faveur des jeunes gens co-accusés, est le seul qui soit pleinement instruit des malversations horribles qui furent commises dans Abbeville. Il dit qu'elles furent portées à un excès inconcevable, et il compte dévoiler tous ces mystères d'iniquité dans un mémoire qui servira beaucoup à la réforme de la jurisprudence.
Le présent ministère sous lequel nous avons le bonheur de vivre, a fort à cœur cette réforme nécessaire. On y travaillera avec le plus grand zèle, et l'abominable mort de votre ancien ami ne sera pas oubliée.
C'est tout ce que peut vous mander pour le présent un pauvre malade qui n'en peut plus, et qui vous est très attaché.
V.