1774-10-11, de Voltaire [François Marie Arouet] à David Louis Constant de Rebecque, seigneur d'Hermenches.

Soiez le bien revenu, Monsieur, dans vôtre jolie fantaisie, et jouïssez y de la paix de l'âme, qui, à la longue, est la meilleure de toutes les jouïssances.
Je suis très indigne de recevoir une visite comme celle de Madame la Comtesse de Mérode. Mon agonie se prolonge, mais elle m'affaiblit. Je suis dans un état qui me force à la plus grande solitude. Il faut savoir cacher la fin de sa vie. Je souhaitte que les beaux jours de la vôtre soient continuellement heureux; personne ne le mérite mieux que vous. Je vous serai attaché jusqu'à mon dernier moment.

Vous savez que Madame La Comtesse D'Artois est grosse de six semaines Celà promet à la Suisse une fîle de colonels généraux.

Conservez vos bontés, Monsieur, à v. t. h. o. sr.

V.