1774-08-18, de Henri Léonard Jean Baptiste Bertin à Pierre Michel Hennin.

Le Roy, monsieur, à qui J'ay Rendu compte de la Réponse que vous m'avés faite le 25 du mois dernier au sujet des ordres secrets qu'il m'avoit chargé de vous addresser, m'a authorizé à vous en confier l'objet et Le motif sur lesquels le Roy désire le plus grand secret, et son Intention par cette Raison est que Je continue de suivre seul cette correspondance avec vous:

Le Roy voudroit soustraire aux yeux du public Les écrits et papiers qui pourroient être dangereux soit sur la Religion et la prétendue philosophie, soit sur le gouvernement et les têtes couronnées &c. qui pourroient se trouver chez la personne dont Il s'agit.

Si vous avés sur cela des avis utiles à faire parvenir au Roy, J'en ferai avec plaisir Votre cour à sa majesté en luy en Rendant compte.

La personne est question pourroit bien avoir quelque écrit Chéri, sous le nom de testament ou autrement et qui ne fût destiné à paroitre qu'après sa mort, dans lequel par conséquent Il parleroit son langage ordinaire en toute liberté et sur toutes les matières; Je ne serois pas étonné non plus qu'un tel écrit, ou d'autres pareils, s'ils Existent, n'eussent été par l'autheur Déposés, ou cachés hors de Chez luy avec les précautions prises pour Les faire paroitre lorsque l'événement de sa mort seroit arrivé.

Je suis, monsieur, très parfaitement Votre très humble et très obéissant serviteur

Bertin

Je vous prie de m'écrire sous double envelope, en mettant sur la première ces mots à Vous seul.