1774-06-15, de Voltaire [François Marie Arouet] à Marie Jean Antoine Nicolas de Caritat, marquis de Condorcet.

Mr Ricard et moi, Monsieur, nous vous sommes infiniment obligés de la bonté que vous avez eue de nous écrire au sujet du jeune homme qui donne de si grandes espérances en matématiques.
Vôtre lettre du 5e juin nous a cependant un peu allarmés. Nous craignons beaucoup la mauvaise compagnie, et puisque vous avez été si bon que de vous intéresser à nôtre famille, nous vous suplions de nous continuer la même bienveillance. Daignez nous dire où vôtre protègé en est de ses études, et si vous croiez qu'il puisse réussir dans la Trigaudenomêtrie.

Nous finissons par vous présenter nos très humbles remerciements, et par vous suplier de vouloir bien nous répondre.

Vôtre très humble et très obéissante servante

Souchay au Lyon d'or à Genêve