Ce dimanche [March/April 1774]

Bertrand n’a fait part qu’à moi des marons que Raton Lui a envoiés.
Il faut que Raton vienne à Notre secours Contre le tonnerre et Contre Les moines qui font beaucoup plus de mal, et d’une façon moins noble. Les amis des Jesuites ont déjà changé de projet trois ou quatre fois, Et qui change aisément est faible ou veut tromper. Il faut donc nous en défier; qu’il y ait une congrégation de moines chargés d’abrutir La jeunesse, avec Jesuites ou sans Jesuites, cela est toujours également détestable. L’esprit est le même. Ainsi quelque ridicule qu’il soit à moi, de doner des avis à Raton, j’oserais Lui Conseiller, d’arranger ses marons de manière qu’il puissent répondre à tous Ces projets, et qu’il prouve que toutes ces Congrégations ne peuvent être jamais que des Jesuites plus ou moins déguisés mais toujours des Jesuites.

Ne trouvez-vous pas Come moi que dans toutes les nations La race d’homes La plus méprisable et La plus odieuse est celle des prêtres, et parmi toutes les races de prêtres, celle des prêtres Catholiques? Aussi méchans que Les tirans ils sont plus Lâches et plus perfides.

Dans l’histoire de ce pauvre Samson qui savait si bien deviner les énigmes, et prendre des renards, Dalila n’est elle pas plus Coupable que Les Philistins? C’est l’emblême des prêtres, ils traitent le genre humain Come elle traita Samson, ils lui ôtent sa force, L’aveuglent, et Le livrent à ses tyrans.

Adieu, mon cher et illustre maître. Conservez-vous bien. Vivez pour La bone Cause, vous êtes comme Le Jupiter d’Homere, seul dans un des plats de La balance. Vous l’emporteriez Contre toute La foule des sots, des fripons, des intriguans, des fanatiques, et même des Athées hypocrites. Ceux-Là sont Les plus détestables et je les abhorre autant que je respecte Les Athées honêtes gens dont la vertu est fondée sur la plus inébranlable de toutes Les bases, L’amour de l’humanité.

C.