1774-02-05, de Voltaire [François Marie Arouet] à Louis Gaspard Fabry.

Je ne voudrais pas, Monsieur, fatiguer vos bontés.
Mais on vient tous les jours me prier de vous importuner pour un pauvre imbécile qui fournissait autrefois du pain aux comédiens établis à Chatelaine. Il se nomme Pelissier; on dit qu’il est en prison à Gex depuis six mois, pour avoir dit qu’il s’appellait Praut. S’il s’est trompé de nom il en est bien puni. Si vous pouvez avoir la bonté de lui faire accorder la permission de vendre du pain chez lui aulieu d’être au pain du roi, ce sera une de vos bonnes actions. Me voilà quitte de ma commission.

J’ai l’honneur d’être avec le plus respectueux attachement, Monsieur, vôtre três humble et très obéissant serviteur

Voltaire