6e janvier 1774
Le vieux malade de Ferney, Monsieur, oublie tous ses maux en recevant une Lettre de vous.
Je vous suis très obligé des deux Catons dragons. S’ils m’avaient consulté, je leur aurais conseillé d’attendre dumoins jusqu’au lendemain. On n’a pas toujours en se réveillant le matin les mêmes idées qu’on avait en buvant bouteille, mais enfin l’affaire est faitte, et il n’y a plus de conseil à leur donner. Je serais plus en droit que ces messieurs de faire une pareille escapade; mais j’aime mieux faire la tactique (que vous me demandez), quand j’ai un moment de santé. Voicy donc cette tactique. Voicy encor ce petit extrait que vous voulez, d’un ouvrage intitulé fragments.
Il faut que cet abbé Sabatier, dont il est question dans l’article 15, soit un des plus grands fous du Languedoc et un des plus grands fripons de l’église de Dieu.
J’ai espéré longtemps de ne point mourir sans avoir l’honneur de vous revoir encor. Je me console si vous êtes heureux à Versailles. Je fais mille voeux pour la continuation de vôtre prospérité; et je vous serai attaché jusqu’au dernier moment de ma vie.
V.