1773-10-28, de Voltaire [François Marie Arouet] à comte de Jounouviel.

Monsieur,

Un vieillard de quatre vingt ans à peine échappé de la mort renaît pour remercier monsieur le comte de Jounouviel.

Il n’a pas la force d’écrire; mais dans le triste état où il est, son cœur, et son esprit ne sont pas moins sensibles aux bontés et aux beaux vers dont monsieur le comte l’a honoré, et qu’il n’a reçu que depuis peu de jours.

Sa faiblesse ne lui permet pas de donner ici beaucoup d’étendue à tous les sentiments que sa lettre venue de loin lui a inspirés. Il ne peut que présenter ses remerciements, son estime et son respect à l’auteur. Il [mourra] son très humble et très obéissant serviteur

de Voltaire