1773-04-25, de Voltaire [François Marie Arouet] à Paul Claude Moultou.

En vous remerciant, Monsieur, du fond de mon cœur.
Le vôtre doit être bien ulcéré. Je ne doute pas que vous en fassiez voir le jour à des pièces aussi importantes et que vous ne manifestiez ces éxcez de l’imposture d’un Evêque. et de la faiblesse de ce pauvre vicaire. Ce sera servir à la fois les rois de France, d’Espagne, de Portugal et de Naples; justifier la mémoire de Mr De Montclar, et rendre service à tous les honnêtes gens de L’Europe. La publication d’une telle calomnie est d’autant plus nécessaire qu’une pareille friponerie est en usage dans prèsque toutes les paroisses catholiques. On gène, on persécute les Vivants, et on calomnie les mourants. Il ne faut pas manquer une si belle occasion de démasquer des loups qui se cachent sous la peau des agneaux qu’ils ont mangés.