[c. 20 March 1773]
Je remercie tristement Monsieur Cramer de ce recueil qu'enfin il m'a fait parvenir.
On le débitait à Paris et en province sans que j'en sçusse rien. Il a révolté tout le monde, et il aura les suittes les plus funestes. On n'a jamais rien imprimé de plus éxécrable.
Je prie très instamment Monsieur Cramer de venir conférer avec un pauvre malade que cette avanture affreuse achêve de mettre au tombeau.
Comme Monsieur Cramer a imprimé d'autres mélanges, on ne manque pas de lui attribuer ces deux cy, et c'est avec une extrême injustice. Mais on juge toujours légèrement, et la calomnie triomphe.
Je le prie de vouloir bien envoier douze éxemplaires des Loix de Minos, avec les cartons, chez le relieur pour les brocher, et de me faire donner à moi huit ou dix cartons.