1771-07-08, de Voltaire [François Marie Arouet] à Guillaume Claude de Laleu.

Mr L’abbé Blet me mande, Monsieur, qu’au 1er janvier 1769, il m’était dû de la succession de Guise 23890£ et que par conséquent on me doit aujourd’hui environ 29000 francs.

De ces 29000£ Mr Le Prince de Beauvau en doit environ la moitié, tant en son nom qu’au nom de sa fille.

Mr Le Prince de Beauvau m’écrit qu’il m’enverra incessamment quelque argent. Il me tirera du plus extrême embaras, et si Mr Marchant refusait de faire honneur à ma Lettre de change de 9000£ La colonie que j’ai établie ferait sûrement banqueroute.

Dans cette funeste situation je vous réitère la prière que je vous ai faitte de persuader à Mr Marchant d’acquitter ma Lettre. Les affaires publiques sont si tristes qu’on ne sait plus que devenir. J’ai l’honneur d’être, Monsieur, vôtre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire