22e avril 1771
Mon cher philosophe, voicy bientôt le moment où il faudra que Mr le chancelier mette le comble à sa gloire en brisant les fers honteux de douze mille sujets du Roi très utiles, enchainés par vingt chanoines très inutiles.
Je pense qu’il sera d’une nécessité absolue de présenter au Conseil une petite requête de deux pages, dans laquelle on fera l’éloge des arrangements pris par le Roi dans l’affaire des parlements, le moins grossièrement qu’il sera possible. On fera sentir en deux mots qu’il ne manque à la gloire du conseil que de rendre douze mille citoiens à l’état, après avoir rendu la paix à l’intérieur de la France. Je crois qu’il ne sera pas mal que j’envoie cette petite pièce à M: le chancelier qui m’honore de quelques bontés.
L’abbé Mignot mon neveu, nouveau Doien de la grand Chambre, poura vous aider beaucoup.
Bonsoir mon cher ami. Je crois que st Christin l’emportera bientôt sur st Claude.