1771-02-16, de Voltaire [François Marie Arouet] à Gabriel Cramer.

Mon cher Gabriel, je perds la vue; je suis accablé de maladies; il y a un mois que je n’ai pu rien faire.
S’il est encor pour moi quelques beaux jours vôtre premier garçon continuera à travailler pour vous.

Si vous vouliez éviter les contrefaçons n’y aurait-il pas un moien? Ce serait de faire mettre dans les gazettes que ceux qui ont déjà reçu les trois volumes, peuvent s’adresser à vôtre gros Suisse ou à Boissier, qui les leur font tenir par la voie qu’ils indiqueront; et vous auriez soin alors de n’en envoier qu’à ceux qui n’auraient rien de commun avec les libraires. Pesez cette idée et voiez si elle vous convient.