9e janv: 1771, à Ferney
Je vous souhaitte la bonne année, Monsieur, celle cy sera probablement la dernière de ma vie, et elle ne sera pas heureuse.
Mon argent qui était en dépôt chez Mr Magon, et dont le ministère s’est saisi, la protection essentielle que j’ai perdue pour les fabriques de montres que j’avais établies, m’ont réduit à un était fort triste. Je suis dans la nécessité d’emprunter actuellement deux mille écus; je vous suplie de permettre que je tire sur vous une Lettre de change de cette somme à un mois d’usance. Je ne me suis pas trouvé depuis quarante ans dans une pareille détresse; je vous serai infiniment obligé.
J’ai l’honneur d’être avec tous les sentiments que je vous dois, Monsieur, vôtre très humble et très obéissant serviteur
Voltaire