1770-12-15, de Louise Suzanne Gallatin à Frederick II, landgrave of Hesse-Cassel.

Monseigneur,

Je ne puis Exprimer à Vôtre Altesse Sérénissime Combien Les Lêttres dont vous m'onhoré me font de plaisir, j'y vois une Continuation d'amitié et de bontez qui me pénêtre, je mérite par mes sentimens Cette précieuse amitié, et je tâcherois toujours de m'en rendre digne.

Vous êtes donc Contens Monseigneur de L'anciclopédie de nôtre Ami, j'espère que vous le serez aussi d'un badinage qu'il a fait bien promptement, que je vous ay envoyé le 28e du mois passé, il n'a été veu de personne.

A l'Egard de ce que vous me dites sur la grande anciclopédie il est vray qu'actuellement en France on n'ose pas La réimprimer, Le Clairgé ce déchainant Contre tous ceux qui L'ont faite, et Cela à Cause de ce Livre du sistème de la nature qui est abomïnable à répendre. Le Clairgé a saisi cette occasion pour Examiner tout, et Critiquer tout, et Comme il a La Confiance du souverain, on n'ose pas protéger des livres qu'il désaprouve. A L'égard de mr D'Alembert, il est de retour à Paris, et n'avoit fait un Voyage en Italie que pour sa santé. Il passa à Fernex, oû il a demeuré 7 oû 8 jours. Ceux qui le Connoissent particulièrement sont s\\dcur qu'il n'est point l'auteur du sistème de la nature, et qu'il est trop prudent pour jamais rien Ecrire qui puisse être blâmé. Ce livre est Cause que l'on est si attentif à ce qui paroit; on devoit réimprimer l'anciclopédie, et Mr le Chancelier n'ose pas assurer qu'il puisse entrer en France, ce qui pourroit bien empêcher L'impression. En voilà assez sur ces article, parlons mon Cher Prince de Vôtre Voyage….