15e 8bre 1770
Mon cher ange, monsieur Marin me mande qu’il m’a envoié le 6e d’octobre un gros paquet de vous que je n’ai point reçu, quoi qu’il m’en soit parvenu six contresignés Choiseul et Chancelier.
Tous ces six étaient des factums de plaideurs. Cependant je ne crois pas être de la chambre des vacations, encor moins du Conseil d’état.
Pour moi, je vous envoie le factum de Massinisse contre Scipion par l’avocat Lantin. Il a réformé son plaidoier dans plusieurs points pour captiver la faveur de ses juges. Je ne sais si Le Kain poura plaider cette cause à Fontaine-bleau devant M: Le Duc de Praslin et M: Le Duc de Choiseul. Je vous adresserai d’autres exemplaires dès que vous l’ordonnerez.
Si vous êtes à Fontainebleau j’ai bien fait d’adresser ce paquet à M: Le Duc de Praslin et si vous êtes à Paris j’ai encor bien fait parce que le paquet lui arrivera plus sûrement.
Qu’il ait la bonté de me permettre de le féliciter et de le remercier d’avoir mis Tunis à la raison. Comme on aime passionnément dans ce païs là les montres de France, et qu’elles sont à bien meilleur marché que celles d’Angleterre, la fabrique de Ferney offre ses très humbles services à Monsieur le Duc De Praslin.
Pour moi, mon cher ange, je ne vous offre pour le présent que des vers de six pieds en tout genre. Je me flatte que Madame D’Argental est en bonne santé. Made Denis vous fait les plus tendres compliments.
V.