Versailles, le 17 septembre 1770
Je vois, monsieur, par votre lettre du 7 de ce mois que le roi de Prusse a attiré dans son pays 18 familles d'horlogers de Genève; j'en suis fâché, puisqu'elles sont presque toutes d'origine française et que, si le roi de Prusse a le moyen de faire le bien plus promptement que nous, le nôtre tient plus longtemps que le sien.
Au reste continuez, monsieur, à encourager votre colonie; nous ferons ce que nous pourrons pour la rendre heureuse, il faut seulement qu'elle nous donne le temps d'en préparer les moyens.
La nouvelle qui vous est venue de Venise est de toute fausseté; j'ai eu des nouvelles de l'ambassadeur du roi à Constantinople, postérieures à l'époque dont vous me parlez.
Ayez soin, monsieur, de votre santé, donnés m'en quelquefois des nouvelles et ne doutez pas plus de l'intérêt que j'y prends que des sentiments que vous me connaissez pour vous.