Le 15 7bre 1770
Ns étions dans l'intention de réimprimer aussitôt qu'elles auroient paru, les Questions sur l'Encyclopédie, ouvrage annoncé depuis longtems & que le public attend avec la plus grande impatience.
Informés que plusieurs Libraires avoient les mêmes vues, ns avons cru devoir prévenir q̲q̲uns de ceux pr qui ns travaillons du dessein que ns avions formé, afin de ns assurer leurs commissions. Il falloit leur donner un échantillon du papier & des caractères que ns voulions employer, & tâcher d'obtenir d'eux une préférence. Rien ne pouvoit mieux y contribuer qu'une lettre imprimée, & ns avons cru ne pas devoir négliger ce moyen. Tels sont, Mr, nos faits & c'est à quoi ils se réduisent. Inutilemt aurions ns tenté de nuire à l'Edition de Mr Cramer, qui ne peut qu'être actuellemt toute placée, par l'effet des Circulaires qu'il a répandues dans le monde. Une telle entreprise seroit absurde & impraticable de notre part. Nous n'avons fait paroitre aucune feuille de l'Edition que ns projettons, ns n'avons pas même promis ni annoncé qu'elle dût paroitre avant l'autre, mais simplement que ns redoublerions nos soins pr qu'elle la suivit aussi dilligemmt[que] possible, & pr qu'elle méritât d'être préférée à celles qui ne tarderont pas à sortir des Presses des Contrefacteurs suisses & hollandois. Peut être même ns sommes ns exposés à être prévenus par eux en ne promettant à nos Corespondans, come ns l'avons fait, les 3 premiers Vol: de cet ouvrage que pr la fin de xbre Tandis que le sr Cramer dans sa Lettre Circul annonce l'apparition des siens pr le Ct d’8bre circonstance qui seule peut ns justifier vis à vis de ce dernier.
Après vs avoir présenté Mr cet exposé simple & fidèle de nos faits, ns ns empressons d'ajouter que si malgré la pureté de nos intentions ns avions eu le malheur de vs déplaire en q̲q̲ chose, ns en serions au désespoir, & qu'il n'est rien que ns ne fissions pr réparer ce qui n'auroit jamais pu être qu'une imprudence de notre part, peut être pardonnable à des amateurs des Lettres qui pénétrés de la plus vive admiration pr le premier auteur du siècle, se feront un devoir sacré de lui marquer les égards respectueux qui sont si légitimement dus à ses talens supérieurs. Daignés donc ns donner vos ordres Mr& recevoir avec bonté les assurances du profond respect avec lequel &c.