1770-07-04, de Voltaire [François Marie Arouet] à Pierre Michel Hennin.

Monsieur,

Le nommé Tourte, horloger de Genêve dont on saisit plusieurs montres à Collonge, il y a trois semaines s'adressa sans doute à vous, et on me mande de Lyon que son affaire a été accommodée.
C'est ce que j'ignore. Mais un négociant nommé Maroy, domicilié à Lyon, était celui à qui les montres apartenaient. Il a déjà payé 1400 £. argent comptant à Tourte, et lui a donné pour deux mille Livres de Lettres de change; mais il n'a reçu aucune montre, et il n'est pas juste qu'il paie une marchandise qu'il n'a point reçue.

Je vous suplie de vouloir bien me mettre au fait de cette affaire, elle m'est recommandée très vivement. J'ignore ce qu'il faut faire et ce que je dois répondre à ceux qui s'adressent à moi.

Etes vous dans vôtre maison de campagne?

Mille respects à madame Le Gendre.

V.