Au château de Ferney ce 10 mai 1770
Monsieur,
La raison qui m'empêche de venir admirer à Parme tout ce que fait votre auguste souverain pour l'honneur de l'Italie, m'a empêché aussi d'avoir l'honneur de vous remercier.
Je sors à soixante et seize ans d'une maladie qui m'a mis au bord du tombeau.
J'emploie les premiers moments de ma convalescence qui ne peut guère être longue, à vous féliciter des beaux jours que vous préparez à votre patrie. Si les auteurs suivent vos règles, voilà un nouveau cinquecento qui approche. Je m'y intéresse autant que si je pouvais en être témoin. J'ai l'honneur d'être avec la plus respectueuse estime
Monsieur
votre très humble et très obéissant serviteur
Voltaire