1770-03-13, de Marie Louise Denis à David Louis Constant de Rebecque, seigneur d'Hermenches.

L'étoffe que vous avez eu Monsieur la bonté de m'envoier est charmente.
Si j'étais encor en age de la porter je ne ballancerais pas à la prandre. Je l'ai guardé quelque jours espérant que Mme Dupuits en serait tantée. Mais elle dit que cela est trop geune et trop brillant pour une femme qui habite la campagne. Je vous la renvoie fort fachée de n'être plus en age de la porter.

Mon Oncle quoi que hors d'affaire est toujours dans une situation souffrante. Il ne dort point du tout, et a un humeur de goute qui se promeine sans paraitre vouloir se fixer. Je mets toute mon esperence dans la belle saison. Mes demoiselles vos filles auront bien des choses à vous dire. Je serais enchanté Monsieur d'avoir l'honneur de les voir. Mais peut être mme Pictet ne voudra t'elle pas vous les rendres. Pour moi je ne sçai ce que je lui ai fait, elle me néglige fort.

Permettez moi d'assurer Madame Constant de mes obbeissences et de lui demender son amitié. Ne doutez pas de la miene et des tendres sentimens avec lesquels j'ai l'honneur d'être Monsieur

Votre très humble et très obeissente servante

Denis