1770-02-12, de Voltaire [François Marie Arouet] à conte Alessandro Carli.

Monsieur,

Ce n'est que depuis peu de jours que j'ai pu lire votre belle tragédie des Lombards.
D'horribles fluxions sur les yeux qui me persécutent tous les ans dans le temps des neiges m'ont privé longtemps de cette satisfaction; j'ai oublié tous mes maux en vous lisant, et je vous remercie de l'extrême plaisir que vous avez bien voulu me faire.

Pardonnez à mon âge et à mes maladies si ces remerciements ne sont pas plus longs, ils n'en sont pas moins vifs.

J'ai l'honneur d'être avec toute l'estime et la reconnaissance possible

monsieur

votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire gentilhome orde de la chambre du roi