à Ferney 1er avril 1775
J'ai reçu, Monsieur, les deux excellents mémoires que vous avez bien voulu m'envoier, l'un sur les pommes de terre, et l'autre sur les végétaux. Si j'ai tardé un peu à vous remercier c'est que je ne mangerai plus de pommes de terre dont j'ai fait du pain très savoureux, mêlé avec moitié de farine de froment, et dont j'ai fait manger à mes agriculteurs dans des tems de disette, avec le plus grand succèz. Mais quatre vingt et un ans surchargés de maladies, ne me permettent pas d'être bien éxact à répondre. Je n'en suis pas moins sensible, à vôtre mérite, à l'utilité de vos recherches, et au plaisir que vous m'avez fait.
J'ai l'honneur d'être avec tous les sentiments que je vous dois, Monsieur, vôtre très humble et très obéissant serviteur
Voltaire, gentilhome orde de la chambre du Roi