ce 11 7bre [1769] de Paris
Mon cher ami je vous suplie très fort de croire que mon grand proget n'est point avorté.
Devime n'a point répondu. Tant mieux. Je frape actuelement à la porte opposée et l'on m'ouvrira. J'espère que mon affaire sera faite dans huit ou dix jours. Ce que j'ai bien mis dans ma teste m'a quelquefois réussi.
J'ai vu hyer Mr Audiber. Il m'a dit que vous lui aviez écrit au suget d'une petite rante que vous touchez dans ce païs. Il retourne à Marseille dans sinq ou six jours et m'a chargé de vous mender qu'il ferait votre affaire.
Je vous suplie de vous ressouvenir que vous ne m'avez envoié qu'un second tosmeet qu'il m'en faut un premierà l'adresse de Mr Lefevre. Je vous suplie très instament de ne me point oublier.
Quand je vous ai dit que le panégerique de st Louis était audessus des Bossuets je n'avais lu que les trois morceauts qui sont de la plus grande beauté. J'ai lu le reste depuis. Il s'en faut bien qu'il soit de la même force.
Je sui très pressée aujourdui devant sortir à midi pour vos affaires. On joue les Guebres de dimanche en huite. Quoi qu'il fasse ici depuis huit jours un temps orrible, nous irons certenement. On commence à dire dans Paris, mais pourquoi ne joue t'[on] cette pièce? Il me semble qu'il n'y […] rien. Il faut faire dire cela tant que nous pourons.
Adieu Mon cher ami, il faut que je m'habille. Je comte bien passer l'hyver avec vous quel que part où vous soiez, mais je mets toute mon embition à vous le faire passer d'une façon qui vous souait agréable. Adieu, je vous embrasse et vous aime bien tendremen.