1769-05-26, de Voltaire [François Marie Arouet] à Michel Paul Guy de Chabanon.

Vraiment, mon cher ami, cette scène était nécessaire, elle doit faire un grand éffet, elle justifie l'impératrice.
Peut être quand il s'agira de la faire jouer ajouterez vous encor quelques nuances dans les caractères d'Eudoxie, de Maxime, et de l'ambassadeur. Ce sont ces nuances délicates qui assurent le succez. Vous joindrez de nouveaux détails à ceux qui font déjà le mérite de la pièce. Je suis persuadé qu'en y consacrant à vôtre loisir quelques matinées, vous en ferez un ouvrage qui restera au théâtre.

Vôtre divertissement pour les écoles gratuites est nonseulement d'un bon citoien, mais d'un très aimable poëte.

La petite et honnête correction est très justement adressée à l'abbé Foucher. Plût à Dieu que je n'eusse à combattre que des antiquaires! Les dévots sont plus à craindre. Il y a des Troyens qui forcent quelquesfois les Grecs à jouer le rôle de Synon. Vive memor mei.

V.