1769-05-02, de Voltaire [François Marie Arouet] à Michel Paul Guy de Chabanon.

Oui, ayez pitié du pauvre vieux malade, cintum puer artium.
Oui, j'attends la scène d'Eudoxie et le divertissement que vous mettez en musique et les vers charmans à Monsieur de Lori, qu'on dit imprimés. Ayez la bonté de faire à votre loisir un petit paquet de tout cela et d'enrichir mon petit cabinet de livres; mais joignez y une Eudoxie imprimée: car notre ami Rieu s'est emparé de la mienne. Je ferai transcrire proprement la nouvelle scène sur la pièce imprimée que vous m'enverrez. Il vous sera aisé de faire contresigner le paquet. Je ne vous envoie en échange de vos vers que j'aime qu'un petit morceau de prose assez peu intéressant; mais comme il regarde l'académie dont vous êtes, j'ai cru devoir vous l'envoier quelque ennuieuses que ces discussions puissent être.

Je reviens vite à vos jolis vers. Si votre épitre à Monsieur Lori n'est pas imprimée, voulez vous me permettre de la faire insérer dans un petit Recueil choisi qu'on va faire à Geneve? C'est un morceau précieux qui ne doit pas échaper au petit nombre d'amateurs qui restent encore.

Vale omnium Musarum amice.

V.