6^e May 1769 à Ferney

Mad^e Denis ne veut avoir le bien de personne.
Le morceau de bois dont il s'agit a été très longtems en litige entre le s^r Deodati, ministre de Genêve, et le s^r Pomier, lequel Pomier a vendu ses droits à madame Denis.

Si le s^r Crepet a des droits sur ce petit morceau de terre il n'a qu'à montrer ses tîtres justificatifs et alors, il faut que Pomier rende à mad^e Denis l'argent qu'il a reçu d'elle avec les frais. C'est de quoi monsieur Balleidier est prié de faire instruire le s^r Crepet par son procureur.

A l'égard du bois que le s^r Crepet a coupé, il n'en était certainement pas en droit puis qu'il avoue qu'il n'a de prétention que sur une portion de ce bois même. Il savait que son beaufrère Pomier avait vendu ce petit morceau par contract, il devait donc le réclamer en justice, et ne le pas faire couper clandestinement.

Si Crépet dans ses déffenses dit que ce bien apartient à des mineurs, on ne conçoit pas comment Monsieur Balleidier a pu conseiller d'acheter ce bien de mineurs qu'il faudrait rendre un jour.

Il faut donc éxiger que le s^r Crepet exhibe ses tîtres, sans quoi il est impossible d'accomoder cette affaire.

On envoie à Monsieur Balleidier quatre Louïs d'or à compte, dont il est prié de donner un reçu au porteur.