J'attends de Monsieur Balleidier, des nouvelles de ce qu'il a fait pour made Burdet; il ne m'en donne aucune; il me semble que cette affaire prèsse.
Dès que je le verrai, je lui donnerai cinq Louïs d'or pour achever la subhastation du morceau de terre à Pasteur, joignant celui que j'ai acquis à L'hermitage.
Une affaire qui doit l'intéresser est celle de messrs de Crassy; elle est considérable, mesrs de Crassy étant rêformés, ne sont pas en état de la poursuivre. Il faut, ou que je me fasse rembourser de dix huit cent francs que j'ai prêtés à mr De Crassy le second, ou que l'appel du sr Chapeaurouge soit jugé. Or, pour le juger il faut une procuration de la mère qui est tutrice des mineurs; celle que m'a donné mr De Crassy le second ne vaut rien, et il ne m'a pas accusé juste quand il m'a dit qu'il était seul tuteur. Il a emprunté 1800 £: sur cette affaire, je suis en droit de le faire condamner, c'est à mr Balleidier à conduire cette affaire avec prudence; elle fera le bien des mineurs, et opérera mon remboursement.
Je le prie encor de m'informer s'il est vrai que les jésuites abandonnent Ornex, si on pourait acquérir quelque terre de leur domaine, et à qui il faudrait s'adresser. Je lui envoye cette Lettre par la poste, je lui rembourserai ses petits frais; il faut qu'il m'écrive aussi par la poste à Genêve.
Voltaire
Aux Délices 25e Mars 1763