1769-05-05, de Voltaire [François Marie Arouet] à Nicolas Claude Thieriot.

Le petit magistrat de province s'attendait mon cher ami à l'avis du procureur que vous avez consulté.
Je le luy avais prédit, et en dernier lieu je vous en avais prévenu. J'ay connu ces gens là lorsque j'étais dans votre ville de Paris. Il n'y a d'autre parti à prendre qu'à me renvoier les pièces du procès. Le jeune magistrat arrangera luy même la procédure. Il y a même de nouvelles additions qu'il a faittes à son factum. Il me le remettra dès qu'il y aura travaillé, et vous l'aurez incessament. Je pense que vous pourez tirer parti de l'impression, et que la cause est intéressante pour un certain nombre d'honnêtes gens.

Je vous prie Mon cher ami de m'envoier l'Alexandre-Linguet et les maladies de l'esprit, nouvelle édition.

Tâchez de me faire avoir le petit livre de l'abbé de Chatauneuf sur la musique des anciens. Vous savez que j'en ai besoin. Je vous ferai rembourser de tout fort exactement. Je vous embrasse de tout mon cœur.

le vieux malade