1769-04-10, de Simon Bigex à Marie Antoinette Duchesne.

Madame,

Monsieur de Voltaire qui est toujours très malade a reçu votre lettre du 4 avril.
Il est très sensible à l'attention que vous avez de faire corriger les infamies dont les éditeurs mal intentionnés avaient souillé le livre utile que vous avez fait imprimer. Tout sera réparé très aisément au moien d'un carton tel que celui que je vous ai envoié.

Nous ne vous mandâmes rien que de vrai dans la lettre que notre surprise et notre indignation nous força de vous écrire mes amis et moi pendant la maladie de Monsieur de Voltaire. Cette indignation ne pouvait tomber que sur les auteurs et non sur vous, et nous ne pouvons avoir à présent d'autres sentimens, Monsieur de Voltaire et nous, que ceux de la satisfaction et de la reconnaissance, dès que vous mandez que vous avez fait le carton nécessaire. Cette manoeuvre atroce avait beaucoup allarmé la famille et les amis de Monsieur de Voltaire, il n'y a rien qu'il ne fasse pour reconnaître les attentions que vous avez pour lui.

J'ai l'honneur d'être en mon particulier

Madame

votre très humble et très obéissant serviteur

Bigex