1768-11-02, de Voltaire [François Marie Arouet] à Jean Le Rond d'Alembert.

Mon cher et illustre philosophe, je ne sais d'autre anecdote sur Monsieur l'abbé d'Olivet, sinon que quand il était notre préfet aux jésuites il nous donnait des claques sur les fesses par amusement.
Si monsieur l'abbé de Condillac veut placer cela dans son Eloge, il faudra qu'il fasse une petite dissertation sur l'amour platonique.

Depuis ce temps là il fut éditeur, commentateur, traducteur de Cicéron et a vécu vingt ans plus que lui. C'était sans doute le plus grand Cicéronien de tous les Francomtois sans même en excepter l'abbé Bergier malgré sa catilinaire contre Fréret.

Monsieur l'abbé Caille m'a chargé de vous envoyer trois empereurs. Ce jeune abbé Caille promet quelque chose. Il pourra aller loin en théologie. L'abbé Mordsles doit en avoir fourni un exemplaire à notre confrère Marmontel qui est fort bien dans la cour de ces trois empereurs damnés. Ces secrets ne sont que pour les adeptes.

Interim vale.

V.

Il doit y avoir à présent pour vous un siecle de Louis XIV et de Louis XV à la chambre syndicale, il y a huit jour qu'il est parti par la diligence.