Par Lyon et Versoy, 6e juillet 1768
Madame,
Je ne vous ai pas écrit depuis que j'ai reçu vôtre dernière Lettre par mr Mallet; mon avant dernière vous aprenait le départ de made Paté.
Ils ont été reçus bien froidement, et on fut bien fâché de les voir arriver.
J'espère, Madame, que quoi que vous ne vouliez plus m'écrire vous même, vous voudrez bien toujours m'honorer de vos ordres, et me les faire passer par quelqu'un; nous étions consolés en recevant de vos nouvelles.
Voicy un compte que made Veber m'a adressé pr lui en procurer le paiement. Je ne sais point ce que c'est; je vous suplie de me faire savoir par mlle Mathon vos intentions sur celà.
Mr… écrit aujourd'hui à mr Mariette, et lui envoie un mémoire pr obtenir des Lettres de récission contre Mr De Brosses, à qui je crois il veut intenter un procez; il a je crois aussi écrit à mr De Brosses; je ne sais pas ce que tout cela contient, il ne m'en a point parlé, ce n'est plus moi qui suis son confident c'est Bigex (qui n'est pas imbécile) mais qui ne dit jamais non, aucontraire. Mr… sait que je lui dis naturellement mon avis. Aparamment qu'ils ne lui plaisent plus. Mais j'irai toujours mon chemin.
J'avais oublié de vous dire que lorsque vous lui eûtes rendu compte de la conversation de mr De Richelieu avec l'archevêque de Paris, mr… écrivit à ce dernier pour lui demander son amitié et sa protection; mais il n'a point répondu.
Soiez tranquile sur mes Lettres, jamais elles n'entrent dans le sac, et je ne les livre que lorsque Dalloz part.
Je suplie toute vôtre famille de recevoir mes respects ainsi que made Dupuits. Agréez ceux de ma femme, de Mimi, et du plus reconaissant et dévoués de vos serviteurs…..