1768-04-03, de François Louis Jeanmaire à Voltaire [François Marie Arouet].

Votre Lettre du 26 Mars m'étonne et j'ai de la peine à croire qu'elle soit de Vous.
En effet Monsieur Vous Vous plaignés et Vous menacés dans le tems que l'on a fait tout ce que Vous avés demandé. Il y a plus de 15 jours que l'on Vous a envoyé les soumissions des fermiers par la Voye de Besançon que Vous avés indiquée. Si elles ne vous sont pas parvenuës c'est la faute de Votre Correspondant. Vous dites Monsieur que les Billets de S. A. S. Vous sont inutiles parce que le sr Jaquelot ne veut pas donner son argent sans sûreté, et par une précédente Vous anoncés que ce marchand ne Veut d'autre sûreté que Votre Cautionement et que Vous avés compté avec lui. Je ne Vous cache pas M. que j'ai crû toutes les difficultés aplanies. S'il y en a encore, soyés persuadé que le Conseil de Monbd. employera tous les moyens possibles pour les faire lever à Votre satisfaction. Mais n'exigés rien qui soit contraire à la grandeur du prince qui Vous doit.

Je suis &c.