Ferney 3avril 1768
Second codicile
Madame Denis m'ayant averti par sa lettre du 25 mars que le ministre du duc de Virtemberg dit hautement que je suis payé, je me croirais très coupable envers elle, si étant payé en effet, je déléguais madame Denis sur M. le maréchal de Richelieu, sur M. de la Leu, sur mr de Lézau, et si je la fesais attendre un seul moment. Voicy la lettre que j'écris à ce ministre dont je suis d'ailleurs connu. Je prie très instamment ou madame Denis ou mr d'Hornoy de luy envoier cette lettre par la petite poste après l'avoir cachetée. On verra que j'ay dit la vérité la plus exacte dans tout ce qui concerne mes affaires et qu'on n'a certainement aucun reproche à me faire. Quant à la vente de Ferney, je recevrai probablement la procuration de ma nièce demain lundi par m. Damilaville. Mais je ne la vendrai que quand l'avocat Christin et moy nous trouverons le marché avantageux pour elle. Elle ne sera garante de rien qui luy puisse porter le moindre préjudice. Je la prie de n'avoir aucune inquiétude ny sur cette vente ny sur aucun autre objet. J'aimerais mieux manquer du nécessaire que de manquer à la moindre de mes promesses. C'est sur quoy elle peut compter ainsi que sur mon amitié inaltérable.
V.