1768-03-23, de Voltaire [François Marie Arouet] à Marie Justine Benoîte Favart.

Vous ne sauriez croire, Madame, combien je vous suis obligé.
Ce que vous avez bien voulu m'envoier est plein d'esprit et de grâces, et je crois toujours que le dernier ouvrage de Monsieur Favart est le meilleur. Ma foi il n'y a plus que l'opéra comique qui soutienne la réputation de la France. J'en suis fâché pour la vieille Melpomène, mais la jeune Thalie de l'hôtel de Bourgogne éclipse bien par ses agréments la vieille majesté de la reine du théâtre. Permettez moi d'embrasser Monsieur Favart. J'ai l'honneur d'être avec les sentiments que je dois à tout deux, Madame, vôtre très humble et très obéissant serviteur.

Voltaire

Pardonnez, Madame, le papier s'est trouvé coupé.